L'atelier d'un cordonnier

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jeudi 4 février 2010

BONUX_composition musicale graphique.



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vendredi 28 août 2009

Sculpture Relative



Pour Albert Einstein

vendredi 24 avril 2009

Lavabo pour piano


dimanche 8 février 2009

Une Mouche

Extrait de Nobody comes to mary me, C.J. Matthew, 1952. trad. fr. C. B.



Chapitre XXI
Une mouche


Se balançant devant la vieille table en châtaigner, il mordait l’arrière du crayon à papier. La gomme avait fini de l’orner depuis longtemps au bénéfice d’empreintes de canines dans le bois filandreux et humide. John avait beaucoup de mal à rester concentré aujourd’hui. La petite lucarne au dessus de l’évier était restée ouverte et laissait parvenir les bruits de la ville. C’était chaussée mouillée, le caoutchouc chaud sur le bitume moite, la petite brise qui balayait le mauvais temps et faisait revenir les klaxons. Et le conservatoire de musique au coin de l’avenue : gammes et répétitions, les fenêtres ouvertes. Pourtant le papier restait vierge. John mâchouillant, mordillant. Un petit goût de bois mêlé à la salive. Il ouvrait un peu plus la bouche laissant apparaître ses dents, il jouait maintenant du bâton sur ces molaires. Papier. Vierge.

Il soupira, se leva, s’étira, fit quelques pas entre l’évier et la table jaune brancicolante. Releva la manche de sa chemise et constata l’heure avec effarement. Il n’avait rien écrit et Morty serait là d’ici une heure. Il se rassit. Prit le tabac à rouler qu’il avait l’habitude de mettre dans sa poche arrière. Une petite poignée de tabac dans le papier gommé, il frotta une allumette, repoussa le crayon perturbateur, tirait une longue bouffée, considérait son papier à musique, recracha la fumée lentement pour être certain de sa trajectoire entre ses poumons et le bord de sa bouche. Du revers il balaya la fumée qui stagnait au dessus de la feuille, porta la cigarette à nouveau à la bouche. Son papier à musique restait d’une impeccable blancheur, sillonné régulièrement de fines lignes noires, suspendues comme lui à cet espace vide.

Montre. Cigarette. Soupir. Une mouche tournait depuis un moment autour de la table. Il l’entendait passer d’une oreille à l’autre, de l’évier à la table de nuit où restaient quelques miettes du souper sommaire de la veille. Sans doute était-elle passée par le cafuron, juste après la pluie, lorsque John s’était échappé une fois de plus de sa table de travail pour ouvrir. Maintenant elle vrombissait par intermittence, et ponctuait les gammes mouillées qui parvenaient jusque dans la chambre. Presque par inadvertance elle se posa sur le papier laissé à l’abandon. Elle se frotta les pattes avec satisfaction, le visage et la tête, mais jamais avec la même paire de pattes. Elle fit quelques pas, indifférente aux ornières, puis s’envola. Qu’avait il dit déjà à Robert... Des aéroports à poussière ?...Il se souvenait avoir eu cette formule, dont il n’était pas peu fier. « Robert, tes monochromes sont des aéroports à poussière.» Que ce vernissage fut ennuyeux par ailleurs. Mais les toiles de Robert. C’est pas mal, son travail.

La cigarette contre le cendrier : c’était un combat perdu d’avance. John poussa un peu sa chaise, voûta le dos et ausculta son papier. Des aéroports ! Il scrutait ses lignes parfaitement parallèles. Son œil s’approchait encore, il voyait maintenant chaque aspérité. Le nez collé sur les portées, la lucarne ouverte. Les arpèges infusés, cohue des trottoirs ambulants. Les trous et les bosses, les grains malveillants qui s’étaient glissés dans la préparation du papier, les taches prises au piège. Crissements de l’asphalte, sirènes. Il arrivait maintenant à dissocier l’encre apposée sur le papier. Il distinguait deux volumes, très fins, et leur contact semblait ne tenir qu’à un fil. Goutte à goutte du caniveau sur les bavardages passants. Pourrais-je arriver à ce degré de perte, se dit-il. John s’interrogeait, l’idée qu’il entrevoyait l’inquiétait. Pouvait-il effectivement, laisser la musique s’échapper à ce point ? Pris d’une certaine angoisse, il se leva : les cent pas du lit à la table. Et Morty qui allait arriver. Il réajusta un coussin. L’idée insensée qui le traversait lui faisait perdre pied. Il ne savait plus ce qu’il s’agissait de perdre. Lui ou la musique. Elle ou moi. Puis résolu, convaincu par la mouche, les arpèges et les klaxons ...il se rassit. Crayon sur le papier, il nota de sa plus belle écriture le titre de sa nouvelle pièce : un nombre de minutes et de secondes, un aéroport à poussière sonore.

*****

John tirait sur les bords de la chaussette. Il voulait que le café finisse de passer avant l’arrivé de Morty. Il avait laissé sa dernière pièce sur la table mal repeinte, un peu jaunâtre. Un pied était rafistolé avec du câble électrique, et le tiroir penchait pour l’équilibrer. Les rayons du début d’après-midi avaient définitivement asséché le mauvais temps et tombaient sur l’objet. Ils étaient tous les deux très attachés à cette table, ils l’avaient trouvée avec Daniel dans Stuyvesant Town Street. John ne rajoutait plus d’eau. Morty aimait son café serré.
Il rejoignit la table, replaça machinalement le papier à musique qui mordait l’ombre. Il ne tenait pas particulièrement à mettre sa partition en valeur, mais il avait dû lire ce geste quelque part ou voir une attitude similaire au cinéma sans doute.
Il enleva le tabac qu’il venait de se mettre sur les lèvres, s’essuya l’index sur le pantalon, la cigarette à nouveau dans la bouche, il ouvrait la porte. Morty venait d’arriver.

Bricolages Décontractés

Si nous procédions à une archéologie de la plasticité, les bricolages décontractés en seraient la couche inférieure. La bricole pour s’échauffer avant la gymnastique. Le bricoleur selon Lévi-Strauss est un poète, et « la poésie lui vient (...) de ce qu’il ne se borne pas à accomplir ou à exécuter, il « parle », non seulement avec les choses, (...) mais aussi au moyen des choses : racontant par les choix qu’il opère entre des possibles limités, le caractère et la vie de son auteur ». (C’est moi qui souligne. Seulement la phrase qui me parle.)
Le bricolage, décontracté d’a priori conceptuel et des raisonnements sensibles que sont les opérations plastiques, s’oppose radicalement au travail de l’ingénieur qui applique des plans raisonnés, organise et dirige. Au contraire, c’est une improvisation au moyen des objets, des lieux, des images, des sons, des outils...une chorégraphie provisoire qui est aussi un moyen de mettre au jour de nouveaux passages, de découvrir de nouvelles relations entre arts plastiques et musique. De provoquer le sens(ible).
On l’aura compris, il s’agit d’un moment d’expérimentation de l’atelier à partir duquel la liste des opérations se développe. Bien sûr un retour réflexif, à la suite des bricolages décontractés, parait inévitable, dans le souci de reconnecter chaque opération aux sens qu’elle livre. Le bricolage désigne l’aménagement et les réparations temporaires du méta- atelier.
C’est par la figure « bricolages décontractés » que le processus compositionnel a pénétré dans l’atelier. Il est très intimement lié à notre manière de concevoir la relation arts plastiques/ musique. Une unité disjonctive en quelque sorte où les matériaux visuels et sonores se confrontent, se contaminent et se heurtent.

dimanche 25 janvier 2009

Porn piece

mercredi 24 septembre 2008

oedipe, ulysse...

mercredi 18 juin 2008

Partition suspendue-Faire la peau doc#2


pour commander Faire la peau pour darbouka ou Djembé

Partition suspendue- Mécaniques funambules avec mouche doc#3


Pour commander Mécaniques funambules pour une ou deux flûtes.

mercredi 19 septembre 2007

Une gamme