L'atelier d'un cordonnier

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Merci Antoine.



FAIRE LA PEAU 2
Partition suspendue pour un bodhràn
module 133 (histoires de...conductions)
À la mémoire de Daniel Charles
Pour Ludie la lune...


« Le corps humain est une machine qui monte elle-même ses ressorts : vivante image du mouvement perpétuel.(...)  L'homme n'est pas pétri d'un limon plus précieux [que les animaux] ; la nature n'a employé qu'une seule et même pâte, dont elle a seulement varié les levains.(...) Le corps humain est une horloge(...) » découpé sans l'aimable autorisation de Julien Offray de La Mettrie, L'homme-machine, 1747.


Faire la peau2 est une partition suspendue pour bodhràn. Le bodhràn est un instrument irlandais. Le grand cercle de bois sur lequel est tendue la peau permet une variation subtile de sons. La peau conserve toujours la mémoire des plis, des veines et des nerfs. Les lignes, qui se devinent à la surface de l’instrument, sont une carte et une empreinte à la fois, celles du corps de la bête (une chèvre).
Dès lors, la peau ne marque plus et le son n’est que le résidu de tentatives d’empreintes ratées. Le bodhràn se travaille avec le gras de la paume, le plat de la main, le gras des doigts, le sec des phalanges, le bout des doigts et les ongles. Ça tapote, ça racle, ça frotte, ça gratte et ça cogne. C’est dum et c’est tak, avec toutes les variations possibles qu’on imagine entre l’un et l’autre, du bord au centre de la peau.
C’est un instrument du corps : il y en a un de chaque côté de l’épiderme.

Mais peut-être s’agit-il aussi de « faire la peau » à la musique.

(Une carte — tendre) Pour flûte et/ou autre(s) aérophone(s)

Fiche technique

Module 159. Image fixe (conduction indirecte)/corps (scénarisé simple).

Neve (une carte — tendre) peut être accompagnée par Amoureries (Module 229), pour deux flûtes.

Elle nécessite la partition suspendue (le programme), un ordinateur, un projecteur, une table de mixage, un processeur d’effets (réverbération), un dispositif de projection stéréophonique.

Mode d'emploi

Neve (une carte — tendre) est une partition suspendue pour flûte et/ou autre(s) aérophone(s) (< ou = à 3).

En plus de l’ (des) instrumentiste(s), elle requiert un projectionniste manipulant ce programme.

Le projectionniste — manipulateur dispose de la cartographie des grains de beauté d’un corps qu’il peut déplacer à son gré à l’aide de la souris de l’ordinateur. En déplaçant cette carte il déclenche une série de petits sons. Il doit donc prendre garde : cette projection est aussi son instrument. De plus, ses déplacements fournissent à l’instrumentiste une partition mutable.

L’ (es) instrumentiste(s), placé(s) devant la projection, peut(vent) interpréter les grains de beauté comme des notes. Deux lignes présentent l’ambitus limite à l’intérieur duquel les notes doivent être jouées. C’est la forme, l’allure, le degré de précision des grains de beauté qu’il faut considérer comme des indications de jeux : intensité, durée, intervalle et effets (fortement conseiller).

Conseils

Les sons déclenchés par le projectionniste doivent être projetés dans l’espace de diffusion en stéréophonie. Il faut porter une grande attention à l’acoustique de la salle de diffusion:

1.Si l’espace manque de réverbération naturelle, ajouter un léger effet sur les sons en sortie du programme de façon à obtenir un glissement des uns dans les autres sans détruire leur forme percussive.

2.L’intensité des sons ne doit pas être supérieure aux sons produits dans l’espace de diffusion par les instrumentistes. De la même façon, les instrumentistes adaptent l'intensité de leur jeux à la diffusion et à l'espace.

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